MANIFESTE
LES CONVICTIONS QUE NOUS DÉFENDONS AU SEIN DE L'ATELIER REFUGE DÉTERMINENT LE SENS QUE NOUS DONNONS AUX PROJETS,
ELLES NOUS GUIDENT ET FAÇONNENT NOTRE VISION DU PAYSAGE.
1. LE GOÛT DU RISQUE
Tous les territoires sont soumis avec plus ou moins d'intensité, aux risques naturels.
Qu'il s'agisse d'inondations en bords de cours d'eau, d'incendies et feux de forêts, d'érosion par vents violents, de vagues puissantes de chaleurs et de sècheresse, ou encore de montée des eaux sur les littoraux; ces risques deviennent des composantes de premier ordre de gestion et de projets pour les territoires.

Il s'agit d'en comprendre la nature et la puissance pour chaque territoire, afin d'en faire de véritables axes de réflexion d'étude et de projet, pour non plus subir mais composer avec, et parfois même anticiper et réduire leur impact.
2. IMBRICATION DES ÉCHELLES
Chaque paysage est un agencement de plusieurs plans : du plan proche, le premier plan, au plan le plus éloigné, le grand paysage. Chaque plan se compose de relief, de vie, de nature, d’eau, de patrimoine, de culture. Chaque plan s’imbrique dans le suivant sans rupture.

La prise en compte de l'échelle du grand paysage est incontournable en raison de l’histoire et de la géographie de chaque territoire. C’est à cette échelle que se traitent le mieux les préoccupations sociales et environnementales qui y sont les plus pressantes : changements climatiques, expansion et densification urbaines, réconciliation avec les grandes entités de nature...

À la croisée des pratiques de l’urbanisme, de l’écologie et de la sociologie, nous  décryptons ces plans de paysage, leur composition, leurs spécificités et leurs limites; de
façon à mieux les mettre en scène, les préserver, les gérer ou les consolider.
C'est en comprenant les enjeux à grande échelle que nous pouvons réaliser des projets au plus près des réalités de terrains, jusque dans le plus petit détail de conception.
3. LA POÉTIQUE DE LA CONTRAINTE
La contrainte peut être multiple et provenir de différentes situations. Elle peut être climatique ou environnementale (sècheresse, inondations...), elle peut être physique (topographie complexe, constructions parasites, friches...), elle peut également être organisationnelle (flux importants, conflits d'usages...), ou bien des choses encore.

La contrainte, quelle qu'elle soit, laisse place à l'inattendu, au renouveau pour chaque situation, à l'unicité de la proposition de projet qui en découle. Elle n'est plus une faiblesse, mais devient une véritable force quand on sait en tirer parti, elle stimule la création et parfois-même, devient le fil rouge d'un projet.
4. RÉSILIENCE
La résilience, en écologie, est la capacité d'un système vivant (écosystème, population, biosphère...), à retrouver les structures et les fonctions de son état de référence après une perturbation. Et ces perturbations sont multiples et croissantes : fortes chaleurs et sècheresse, inondation, invasion biologique, pollution...

Une faible résilience peut conduire un système écologique, à changer profondément de structure et de fonctionnement après une perturbation. Cette faible résilience peut être favorisée par les activités humaines. De manière générale, la diversité et la complémentarité des organismes présents dans un milieu, sont les gages d'une meilleure capacité de résilience.

Nous nous devons donc, pour chaque situation, chaque projet, de veiller au bon maintien des équilibres des écosystèmes, de les protéger et de les restaurer.
La résilience, quand elle est au cœur du projet de paysage, assure une longévité et une évolution en adéquation avec les milieux et territoires de projets.

Il existe plusieurs moyens de favoriser la résilience d'un milieu :

- Le génie écologique, qui permet une accélération des processus de résilience naturels en s'inspirant directement du fonctionnement naturel (renaturation de berges, enrichissement des sols, développement des espèces pionnières...).

- Les corridors de biodiversité, qui permettent de restaurer des connectivités écologiques fonctionnelles d'un écosystème, aux différentes échelles du territoire (local, régional, national, supranational) enjeu de la trame verte et bleue en France.
5. VOIR PAR LE MOUVEMENT
«Le territoire, tout surchargé qu’il est de traces et de lectures passées [...], ressemble plutôt à un palimpseste.»
André Corboz, Le territoire comme palimpseste et autres essais, 2001.

Le paysage est en mouvement perpétuel. Il s’agit là d’une notion à prendre absolument en considération.
Que l’on agisse dessus ou non, le paysage change et ce à plusieurs échelles. De ces évolutions, nous en percevons certaines, avec un délai de compréhension plus ou moins long, mais surtout, beaucoup d’entre elles se situent à une échelle macro ou micro et nous avons du mal à les saisir.
Ces évolutions sont dues en partie aux pratiques et usages humains (exploitation des sols et des ressources, gazeuses, minérales, végétales, animales, urbanisation et  développement des structures viaires, tourisme, déplacements et propagation d’essences végétales...).
Même la protection d’un espace naturel ne permettra pas d’éviter le mouvement. Il sera par exemple généré par le changement climatique et l’adaptation des espèces végétales et animales, essoufflement des cours d’eau... Ou encore par les éléments, le feu, le vent, l’eau (érosion, crues).

Il s’agit donc, avant n'importe quel dessin de projet, de comprendre comment le paysage s’est formé à tout point de vue, et comment il fonctionne aujourd’hui.
Nous devons décortiquer l’histoire d’un paysage, lire les couches de son évolution.


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